La ville troglodyte de Chufut-Kale attire invariablement l'attention des touristes. Pourquoi est-il intéressant ? Où est? Quelles légendes lui sont associées ? Nous en parlerons et bien plus encore dans cet article.
Où est-ce ?
Où est Chufut-Kale ? La ville troglodyte est située sur la péninsule de Crimée dans la région de Bakhchisarai. La ville la plus proche (Bakhchisaray) est à environ 2,5-3 kilomètres. La ville-forteresse est située sur un haut plateau montagneux escarpé sur un éperon des montagnes intérieures de Crimée, qui est entourée de trois vallées profondes.
Chufut-Kale est une ville troglodyte dont l'adresse ne peut être trouvée sur aucune carte. L'emplacement dans les guides est approximatif: district de Bakhchisaray, péninsule de Crimée.
Afin de ne pas s'égarer, en se rendant à la ville troglodyte de Chufut-Kale, les coordonnées pour les navigateurs GPS sont les suivantes: N 44°44'27” E 33°55'28”.
Comment s'y rendre ?
L'une des questions qui se posent à ceux qui veulent visiter la ville troglodyte de Chufut-Kale est de savoir comment s'y rendre ? Deux options s'offrent à vous: prendre les transports en commun jusqu'au dernier arrêt "Staroselye" (Bakhchisaray) puis suivre à pied les panneaux indiquant la forteresse ou vous rendre à Chufut-Kale endans le cadre d'un groupe d'excursions (cette option est choisie par la plupart des touristes en vacances dans les stations balnéaires de la côte sud de la péninsule de Crimée).
Variations des noms de grottes
La ville troglodyte a changé de nom plus d'une fois au cours de sa longue histoire.
Selon une version, le premier nom de la ville était Fulla. Une colonie portant ce nom est mentionnée à plusieurs reprises dans les chroniques des Ier et IIe siècles de notre ère, mais les scientifiques n'ont pas été en mesure de déterminer exactement où elle se trouvait.
Depuis le XIIIe siècle, des sources désignent déjà cette ville sous le nom de Kyrk-Or (il existe également une variante de Kyrk-Er), qui se traduit littéralement par "quarante fortifications". Aussi, sous le règne du Khan de Crimée, on peut croiser le nom de Gevher-Kermen (traduit par "forteresse de joyaux"), ce nom peut s'expliquer par le fait que les oulémas tatars décoraient toutes les portes, murailles et portails de le château aux pierres précieuses.
Au milieu du 17ème siècle, la citadelle a été transférée aux Karaïtes et a reçu un nouveau nom - Kale. Traduit du dialecte de Crimée de la langue karaïte, "kale" ("kala") signifie "mur de briques, fortification, forteresse".
Après l'annexion de la péninsule de Crimée à l'Empire russe, la colonie de Kale est transformée en la ville troglodyte de Chufut-Kale, qui, en traduction de la langue tatare de Crimée, signifie forteresse "juive" ou "juive" (çufut - Juif, Juif; qale - forteresse). Ce nom de la forteresse a été donné par des marchands venus ici pour divers besoins, peu à peu le nom Chufut-Kale devient officiel, il est utilisé dans des ouvrages scientifiquesScientifiques soviétiques et dans la littérature des auteurs karaïtes du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1991.
Depuis 1991, les dirigeants de Crimée des Karaïtes ont renommé la ville-forteresse troglodyte Chufut-Kale en Juft-Kale (traduit par paire ou double forteresse), mais ce changement de nom n'était pas officiel.
Histoire de la fondation
Il existe plusieurs versions sur la fondation de la ville troglodyte. Selon l'un d'eux, la première colonie ici a été fondée par les Sarmates et les Alains au 4ème siècle après JC. Selon la deuxième version, à laquelle penchent la plupart des scientifiques, en 550 (sous le règne de l'empereur byzantin Justinien), trois villes-forteresses troglodytes ont été fondées afin de protéger les abords de Chersonèse: Chufut-Kale, Mangul-Kale et Eski -Kermen. Cependant, les données sur ces villages n'ont pas été incluses dans le traité "Sur les bâtiments", des informations à leur sujet sont devenues disponibles à la suite de fouilles archéologiques.
Les falaises impénétrables et les hauts rochers formés par la nature ont été encadrés par l'homme avec de hauts murs et des fortifications. La citadelle est devenue un abri fiable et une excellente structure défensive.
Forteresse pendant le khanat de Crimée
Dans la seconde moitié du XIe siècle, les Kypchaks (mieux connus sous le nom de Coumans) ont pris le dessus sur la forteresse, la rebaptisant Kyrk-Er.
En 1299, les troupes de l'émir Nogai ont pris d'assaut cette fortificationaprès un siège long et opiniâtre, ils pillèrent, chassant les Sarmates-Uhlans qui habitaient la citadelle. Les Tatars ont nommé la ville troglodyte conquise Kyrk-Or.
Au XIIIe-XIVe siècles (sous le règne de Khan Jani-Bek), se trouvait ici l'une des garnisons des ulus de Crimée, qui s'étaient séparés de la Horde d'Or.
La ville troglodyte de Chufut-Kale a connu un développement actif et rapide au 15ème siècle. La raison d'un développement aussi rapide de la citadelle était que Kyrk-Or devint la première capitale du Khanat de Crimée. Khan Hadji-Girey a établi sa résidence ici après avoir vaincu le seigneur du Kirk-Or Khanate Eminek-bey. Hadji Giray est devenu le fondateur de toute une dynastie de dirigeants de Crimée. Pendant son règne, un palais de khan a été construit sur le territoire de la forteresse, une médersa a été fondée et la mosquée construite sous Janibek a été agrandie. On suppose que dans les premières années du règne de Khan Haji Giray, une menthe a également été construite, où des pièces d'argent portant l'inscription «Kyrk-Or» ont été imprimées (les restes de ce bâtiment ont été retrouvés sur le territoire de la forteresse par des archéologues).
L'histoire de la forteresse après la privation du statut de capitale
Au milieu du XVIIe siècle, le khan Mengli Giray ordonna la construction d'un nouveau palais dans les marais salants et y transféra la résidence du khan. La forteresse a été donnée aux Karaïtes et rebaptisée Kale, et a ensuite reçu son nom définitif - Chufut-Kale. Les Karaïtes ont multiplié par près de 2 la superficie de Chufut-Kale en raison du système défensif attaché au côté est, derrière lequel une colonie commerciale et artisanale s'est formée.
Un ancien mur en grosse pierreblocs rectangulaires et fixés avec du mortier de chaux, est maintenant devenu celui du milieu, divisant le plateau en parties est et ouest, chacune pouvant contenir une défense indépendante. Ainsi, un autre nom pour la forteresse est apparu - Juft-Kale (vapeur ou double forteresse). Un large fossé a été creusé devant les murs de la citadelle, infranchissable pour les béliers, et des passerelles ont été jetées en travers.
Histoire depuis l'adhésion à l'Empire russe
Sous le règne de la nièce de Peter I Anna Ioannovna, l'armée russe a capturé Bakhchisaray et détruit Chufut-Kale. Après l'annexion de la Crimée à l'Empire russe, par décret de l'impératrice, les restrictions à la résidence des Krymchaks et des Karaïtes ont été levées, beaucoup ont quitté les murs de la citadelle, seule une petite communauté arménienne et une partie des Karaïtes sont restées pour vivre ici, qui ne voulait pas quitter la vie établie.
À la fin du 19ème siècle, tous les habitants ont quitté Chufut-Kale, seule la famille du gardien est restée pour vivre ici. Le dernier habitant de la citadelle, le célèbre savant karaïte, auteur de nombreux ouvrages scientifiques A. S. Firkovich, a quitté ses murs en 1874.
Valeur défensive de la forteresse
La valeur prioritaire de Chufut-Kale est défensive. En plus de hauts murs solides et d'un large fossé, plusieurs décisions plus importantes sur le plan tactique ont été prises ici. La route de la forteresse passe par le monastère de l'Assomption, qui dispose d'une source d'eau potable, le long de la poutre Mariam-Dere, puis elle monte en flèche - passé le cimetière - jusqu'à la (petite) porte sud. Ces portes ont été construites commepièges: ils ne peuvent être vus que lorsque vous vous en approchez. Très probablement, il y avait une porte ici, car des portes en chêne restaient sur les murs près de la porte.
Le chemin menant à la ville troglodyte de Chufut-Kale longeait la pente abrupte du ravin de telle manière que les ennemis étaient obligés de grimper jusqu'à la citadelle, en s'y tournant du côté droit, le moins protégé (les boucliers étaient portés dans la main gauche et les armes dans la droite). Lors de l'ascension, les ennemis ont été attaqués par des flèches, qui leur ont été aspergées par des meurtrières spécialement aménagées dans les murs par les défenseurs de la forteresse. Il était presque impossible de faire tomber la porte avec un bélier: il y avait une pente raide devant eux et un chemin doux juste devant la porte faisait un virage serré. Mais même si l'ennemi pénétrait la porte, un autre piège l'attendait: les soldats prenant d'assaut la citadelle devaient se frayer un chemin dans un étroit couloir spécialement creusé dans la roche. Des pierres sont tombées sur la tête des vainqueurs, de l'eau bouillante s'est déversée du pont en bois, disposé au-dessus du couloir, et les archers, cachés dans les grottes, ont tiré sans faute.
Sur le côté est, la ville était protégée par un haut mur et un large fossé devant elle, et les murs sud, nord et ouest n'avaient pas besoin de protection, car le plateau de ces côtés s'effondre fortement, seuls les grimpeurs expérimentés peuvent grimper ici.
Architecture de Chufut-Kale
Chufut-Kale est une ville troglodyte, dont la photo, malheureusement, ne peut pas transmettre son ancienne puissance. Seule une partie des grottes et quelques bâtiments des Karaïtes ont survécu à ce jour, la plupart des bâtiments sont des ruines.
Côté sudle complexe des grottes les plus anciennes, dont le but principal est défensif ou de combat, a été bien conservé. Dans la partie ancienne de la ville, la plupart des grottes se sont déjà effondrées, mais deux dépendances ont survécu. Ce sont de grandes structures artificielles qui sont reliées entre elles par un escalier en pierre creusé dans la roche. Vraisemblablement, ces grottes ont été utilisées comme prison pour les prisonniers qui pourraient être détenus ici pendant des années (l'hypothèse est basée sur les restes de barreaux sur les fenêtres de la grotte inférieure et les notes du comte Sheremetyev, qui a passé près de 6 ans à Chufut- prison de Kalé). Un bâtiment résidentiel a été construit au-dessus de ces grottes au 17ème siècle.
Non loin des grottes, un bel exemple d'architecture du XVe siècle a été préservé - le mausolée de Janike Khanym, dont le nom est associé à de nombreuses légendes. Selon l'un d'eux, Janike vivait dans le palais à côté de la caserne pour 1000 soldats, sous sa direction, les soldats ont héroïquement défendu Chufut-Kale, mais Khanym est mort pendant le siège. Son père Tokhtamysh Khan a ordonné l'érection d'un mausolée octogonal sur le site de sa mort, décoré d'un haut portail et de colonnes sculptées. Dans les profondeurs du mausolée, il y a encore une pierre tombale de la célèbre tombe de l'impératrice.
Les kenasses karaïtes, situées non loin du mausolée, sont également bien conservées. Ces bâtiments rectangulaires, entourés de terrasses ouvertes avec des colonnes et des arcs, servaient aux assemblées générales, les offices s'y tenaient et les tribunaux étaient administrés par des anciens spirituels. À la fin du XIXe siècle, une vaste bibliothèque de manuscrits anciens, rassemblés par le scientifique A. S. Firkovich, était conservée dans le bâtiment du petit kenassa.
ActivéDans l'étroite rue principale de la ville, des traces de roues ont été préservées, leur profondeur atteint à certains endroits 0,5 mètre, elles témoignent de la vie séculaire et active qui bouillait autrefois ici.
Il sera également intéressant de visiter la maison du dernier habitant de Chufut-Kale (A. S. Firkovich), suspendue au-dessus de la falaise. Vous pouvez vous promener dans les structures défensives de la partie est de la forteresse.
Ville troglodyte de Chufut-Kale: avis de touristes
Les touristes qui ont visité la ville forteresse sont fortement conseillés d'y aller accompagnés d'un guide expérimenté qui racontera l'histoire de ce lieu unique, montrera la ville troglodyte de Chufut-Kale dans toute sa splendeur. À une altitude d'un peu plus de 550 mètres, de beaux monuments de l'Antiquité ont été préservés, en regardant à qui vous ne pouvez pas croire que les gens vivaient autrefois ici. Souvent, en regardant ces grottes, les gens ne croient pas qu'elles étaient non résidentielles: ici, tous les bâtiments "résidentiels" étaient au-dessus du sol, et les grottes étaient à des fins utilitaires ou domestiques.
Que voir à proximité ?
Aller à Chufut-Kale - une ville troglodyte, dont les photos vous rappelleront ce voyage étonnant pendant de nombreuses années à venir - sur le chemin du retour, vous devriez vous arrêter au monastère de la Sainte Dormition, fondé au 8e siècle. Ici, vous pouvez vénérer l'icône de la Sainte Assomption Mère de Dieu, commander des services, prier ou soumettre des notes. Il y a une source d'eau potable délicieuse sur le territoire du monastère.
Assurez-vous également de visiter le magnifique palais du Khan à Bakhchisarai, fondé au XVIe siècle. Ce beau palais ressemble à une décoration pour un bel orientalConte de fée. Dans le palais, vous pourrez vous familiariser avec la vie du khan, visiter le musée d'art et une exposition d'armes, prendre des photos avec en toile de fond la fontaine des larmes chantée par Pouchkine.
Chufut-Kale est l'une des rares villes troglodytes de Crimée et la plus visitée d'entre elles. Les grottes et les murs de la forteresse, les kenasses, le mausolée et les rues étroites de la ville respirent l'histoire et l'antiquité, vous faisant réfléchir sur le sens et la fugacité de la vie.
